Les mots du travail de A à Z

Publié le 17 Septembre 2019

De « A » comme arrêt-maladie à « Z » comme la génération Z, en passant par le « C » de copinage ou encore le « R » de RTT, voici un abécédaire pour tout connaître du monde du travail.

Arrêt-maladie

Au cours d’une « semaine de référence », selon la Dares, « 3,6 % des salariés ont connu une absence au travail d’au moins une heure pour des raisons de santé ou pour la garde d’un enfant malade ». S’il est indéniable que les absences sont liés au besoin de se remettre d’une maladie, comme son nom l’indique, l’arrêt-maladie touche pourtant plus souvent les salariés en CDI ayant plus d’un an d’ancienneté ainsi que les fonctionnaires contrairement aux personnes en CDD ou récemment embauchées. Encore plus logique, la courbe des arrêts-maladie suit le rythme des maladies saisonnières : gastro-entérite, grippe…

Burnout

En anglais, ce terme peut se traduire par « s’user, s’éteindre, s’épuiser ». Sa première utilisation reviendrait au psychothérapeute et psychiatre Herbert Freudenberg dans son article Staff burnout, publié en 1974. Il y décrit la perte de motivation d’une personne pour son travail lorsqu’une trop forte implication n’a pas produit les résultats escomptés. Aujourd’hui, il est devenu si courant que tout le monde semble atteint de burnout. Néanmoins, cette maladie se caractérise par un ensemble de signes, symptômes qu’il ne faut pas prendre à la légère et surtout diagnostiquer avant d’arriver vraiment au bout du rouleau.

Burn out

Copinage

« C’est qui l’autre nul ? » « Ben c’est le pote du patron ». « Ah, ok, ok… » En 2011, une étude réalisée par Sky Prods révélait que pour près de 90% des Français le copinage prime sur le talent. Encore différent du piston, bien que très proche, le copinage diffère en cela que la personne embauchée est nommée à son poste uniquement pour ses liens d’amitié. Le risque est alors que cette personne nuise à l’intérêt général mais qu’en plus elle pratique ensuite, elle-même, le copinage. Rien ne dit pour autant que la personne recrutée par copinage soit mauvaise mais elle devra particulièrement faire ses preuves si elle souhaite être respectée un jour de ses collègues.

COGIP

Cette entreprise fictive inventée par Nicolas & Bruno est une allégorie du monde du travail. C’est un peu nulle part et partout. Dans cet espace qui « concentre le plus grand nombre de cravates-moustaches au mètre-carré », il y a tout ce qui fait le sel de l’entreprise : les cadres aux discours formatés qui se prennent au sérieux, les incompétents qui brassent du vent, les beaufs qui étalent leur vie privée. Dans la COGIP tout semble devoir craquer : ses employés comme la structure de plus en plus vieillissante. Regardez autour de vous, vous évoluez peut-être dans une COGIP.

CV

Depuis son invention supposée en 1482 par Léonard de Vinci, le Curriculum Vitae (signifiant en latin « Déroulement de la vie ») est l’élément principal de la recherche d’emploi. Expériences professionnelles, Formation ainsi que la fameuse partie Divers devant apporter le petit « plus » d’un candidat (loisirs, passions, etc.) tout est fait dans un CV pour séduire le recruteur. Sa forme a profondément évolué au cours du temps. Sa mort a été de nombreuses fois annoncé mais dans les faits, il n’a fait que muter. De plus en plus, les candidats cherchent à se distinguer en réalisant des CV originaux : sous format vidéo, BD, sites Internet, etc. C’est à qui proposera le CV le plus innovant. Parfois, ça fait mouche, d’autres fois, c’est le flop. Mieux vaut ne pas en abuser, surtout si vous postulez pour un poste et une entreprise « classiques ».

Démission

Qui n’a jamais rêvé d’envoyer tout balader ? Mais entre l’envie et la réalité il y a un fossé que peu de salariés osent franchir. La preuve : si un tiers des salariés déclarent vouloir démissionner, à peine 10% d’entre eux passent à l’acte, selon une étude du cabinet Mercer parue en 2011. Certains traversent quand le même Rubicon en négociant une rupture conventionnelle afin d’assurer leurs arrières. Pour d’autres, cette décision a été longuement mûrie, quitte à passer de longues nuits d’insomnie pour trouver le ton et la manière de l’annoncer à leur patron et à leur entourage. Parfois, cela donne aussi lieu à de jolis moments de bravoure comme Joey Quits et Marina Shifrin qui ont démissionné en musique, vidéos à l’appui !

Fête du travail

Le 1er mai, ce sont les syndicats qui fêtent le travail. C’est alors une journée d’action pour exprimer des revendications, un jour de lutte visant à plus d’égalité entre les patrons et les salariés. Aujourd’hui, d’autres fêtes s’emparent du monde du travail. Chaque année depuis 10 ans au mois d’octobre, l’opération J’aime ma boîte promeut «la bonne humeur (au) bureau». Une nouvelle manifestation est apparue le 10 octobre 2013 : la «fête des voisins au travail». Son ambition : «rassembler autour d’un petit déjeuner, d’un apéro ou d’un buffet les collaborateurs d’une même entreprise ou d’entreprises voisines». Pas sûr que ces événements suffisent vraiment à entretenir la flamme des salariés…

Friday Wear

Le summum du cool dans les entreprises guindées. Un jour par semaine, les cols blancs troquent le costard-cravate pour une tenue décontractée. Comprendre jean, pull et pour les plus audacieux peut-être même des baskets. Cette coutume venue d’outre-Atlantique a surtout marqué la fin des années 90 avec les entreprises du web. Elle permettrait de casser les rapports hiérarchiques et de limiter la distance sociale créée par le port du costume. C’est aussi une façon d’amorcer en douceur le week-end. On vous déconseille quand même le jogging. D’ailleurs, tout n’est pas permis question look : en 2003, la Cour de cassation confirmait le licenciement d’un technicien de la Sagem au motif qu’il persistait à porter un bermuda sous sa blouse

Dress code

Graphologie

Certains lisent l’avenir dans le marc du café, d’autres dans les tarots. Quelques irréductibles Directeurs des ressources humaines analysent, eux, les traits de personnalités dans la courbe des lettres. Peut-on vraiment y croire ? Deux graphologues mises à contribution avaient rendu un avis à peu près similaire sur la personnalité du rédacteur. Coup du hasard ? Pas seulement. C’est ce qu’on appelle l’effet Barnum : « Les descriptions sont suffisamment vagues pour que cela nous parle et nous aimons tellement entendre parler de nous que ça marche. Et plus le portrait est flatteur, plus le sujet s’y reconnait », décrypte Laurent Bégue, professeur de psychologie sociale à Grenoble.

Heures supplémentaires

Majorées 25% de plus que les heures normales, les heures supplémentaires ont fait parler d’elles sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui les avait défiscalisées. L’objectif était de redonner du pouvoir d’achat aux Français. François Hollande est revenue dessus alors que les caisses de l’Etat restent dramatiquement vides. Pour le gouvernement, la fin des heures supplémentaires défiscalisées se justifie également en cette période de chômage alors qu’elles ne favoriseraient pas l’embauche de personnes supplémentaires dans les entreprises. Leur suppression a touché directement au portefeuille un certain nombre de salariés qui complétaient ainsi leur revenu.

Lettre de motivation

Exercice de style toujours délicat à réaliser pour un candidat, la lettre de motivation s’accompagne toujours d’un CV. Manuscrite, elle peut servir aux recruteurs à identifier, via la graphologie, certains traits de personnalités psychologiques des demandeurs d’emploi. La lettre de motivation a profondément évolué avec l’usage d’Internet et des logiciels de traitement de texte. Sa version actuelle se résume de plus en plus à une courte présentation des compétences des candidats qui répondent à une offre d’emploi par mail. «Aujourd’hui, surtout en cabinet de recrutement, les lettres de motivation sont réduites au minimum, en raison de la généralisation de la candidature électronique» confirme David Guyot, Directeur de Fed Business.

Motivation

Lip dub

En juin 2007, les salariés de la société Heaven Conseil étaient les premiers en France à réaliser un lip dub. En un plan séquence, ils se filmaient chantant en play-back sur un tube, le tout en chorégraphie dans leur espace de travail. Un exercice périlleux qui a valu à de nombreuses entreprises de se ridiculiser quand elles voulaient au contraire donner une image cool. Désormais ringardisé, le lip dub était récemment remplacé par le Harlem shake. Là aussi il faut respecter certains codes : la vidéo dure environ 30 secondes avec une chorégraphie précise le tout avec des déguisements farfelus sur un morceau de danse des années 80 attribué à Baauer. Début 2013, le Harlem shake était particulièrement tendance, mais ce phénomène semble déjà en voie d’extinction…

Open space

C’est sûr que bureau ouvert ça n’est pas particulièrement vendeur. Alors autant employer l’anglais pour défendre un concept apparu dans les années 50. L’idée de l’open space est de favoriser la communication et l’échange entre les salariés. Parmi ces autres avantages, le bureau sans cloison représente un gain de place et surtout assure une surveillance réciproque des salariés. Pour ces détracteurs au contraire, ce mode d’organisation réduit la productivité à cause notamment des nuisances sonores. En 2008, sortait l’ouvrage « L’open space m’a tuer » et en 2011, un sondage démontrait le mal-être des salariés ainsi lotis (54% des sondés souffrent du bruit). Pourtant, 60% des entreprises françaises sont ainsi organisées. Le changement c’est pour quand ?

Open-Space

Planqué

C’est le collègue direct, le N+1… bref tous ceux dont on ne sait pas très bien ce qu’ils font dans la société mais dont on est sûr qu’ils ne servent à rien. Les planqués semblent nombreux à hanter les couloirs des entreprises quand on interroge des employés. Est-ce si juste ? Pour le sociologue François Sarfati, « il est difficile d’évaluer concrètement qui fait quoi deux bureaux plus loin que le sien, on a alors vite tendance à taxer l’autre de planqué, alors qu’on ne sait tout simplement pas ce qu’il fait ». De quoi relativiser. Mais quand même, lui qui traîne toute la journée autour de la machine à café, il est payé à quoi faire au juste ?

Procrastination

Ou le syndrome de celui qui remet à demain ce qu’il peut faire aujourd’hui. Loin de signifier être faignant, la procrastination prend souvent celui qui devant terminer un dossier urgent préfère subitement nettoyer sa boîte mail. A l’origine de ce phénomène, on retrouve un manque d’apprentissage de maîtrise de soi et de ses désirs, selon le psychologue Walter Mischel. Faut-il pour autant se réfugier derrière la psychologie et rejeter la faute sur ses parents ? Pour David d’Equainville initiateur de la « journée mondiale de la procrastination », ce n’est pas une défaillance, bien au contraire : « La procrastination est une capacité à résister aux contraintes d’un vécu sans couleur. Quand une activité a perdu de sa substance, la remettre au lendemain s’impose naturellement. Au fond, la clé des champs reste le bon usage de son temps ».

Procastriner

Rémunération

« Prix d’un travail fourni, d’un service rendu », selon la définition du Larousse. C’est aussi la principale préoccupation des salariés français qu la placent devant le fait de conserver leur emploi, d’après un récent sondage réalisé par OpinionWay. Rarement contents de la leur,  85% ressentent même « de la colère lorsqu’ils entendent parler des écarts de salaires en France« , d’après une autre étude réalisée par l’institut CSA. Toujours selon ce sondage, les Français estiment une « bonne rémunération » à 2683 euros net mensuel. Loin des sommes distribuées aux grands patrons qui défraient régulièrement la chronique.

RTT

C’est probablement le mot préféré des salariés. Enfin pour ceux qui y ont droit. « Tu as posé une RTT vendredi pour faire le pont ? » est une question récurrente dans les entreprises. La fameuse Réduction du temps de travail apparue dans la loi des 35 heures de Martine Aubry sous le gouvernement Jospin a fait grincer des dents. Dans les pays du monde, elle est le symbole d’une prétendue fainéantise française ou, pour les plus indulgents, du fameux bien-être hexagonal. Dans les faits, après 13 ans d’existence la loi a été largement revisitée par les partenaires sociaux et les Français travaillent en moyenne 39,5 heures/semaine, contre 40,7 heures en Allemagne, selon l’Insee.

Temps de travail

Sérendipité

Un mot peu couramment utilisé dans la recherche d’emploi et pourtant nombreux sont les candidats à y avoir recours sans nécessairement s’en apercevoir. La sérendipité, donc, c’est un peu le coup de pouce du destin. C’est le fait de rencontrer la bonne personne au bon moment par exemple, celle qui vous parlera d’une création de poste dans une entreprise ou qui aura un contact utile à vous fournir dans le cadre de votre recherche d’emploi. C’est aussi une attitude de la vie au quotidien qu’il faut savoir cultiver : curiosité, ténacité et croyance en sa bonne fortune sont autant de comportements qui permettent de garder une posture positive face à la vie. D’ailleurs, selon une étude, les personnes qui se considèrent chanceuses dans la vie ne laissent pas filer les opportunités qui se présentent à elles et entretiennent plus régulièrement leur réseau par exemple…

Travail du dimanche

S’il est un débat qui cristallise l’opinion, c’est bien le travail dominical. Chômé par acquis social depuis 1906, les syndicats rejettent en masse le travail du dimanche. Quitte à s’attirer les foudres d’une partie des salariés qui y voient l’opportunité de gonfler un peu leur revenu à la fin du mois. Un vieux débat qui a ressurgi en 2009 avec la loi Maillé qui permettait à certaines enseignes dans des « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » d’ouvrir le dimanche. La crise et les difficultés économiques permettent aussi aux pro-travail du dimanche de manœuvrer en coulisses. En permettant aux enseignes d’ouvrir 7 jours sur 7, cela pourrait créer, selon certains, de l’emploi. Reste la question du lien social… Le débat n’est pas prêt de prendre fin.

Vélotafeur

C’est une communauté qui grossit de plus en plus. Aujourd’hui, plus de 1,5 million de vélotafeurs se rendent au travail via un mode de « transport doux ». Engorgement des villes, augmentation du prix de l’essence, besoin d’activité physique, les raisons de pédaler sont nombreuses. Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie), c’est le moyen de transport le plus rapide en ville sur des trajets inférieurs à 6 kilomètres. Plus rapide même que la voiture avec en prime 700kg de Co2 de moins dans l’atmosphère chaque année pour un trajet de 10km chaque jour. Côté porte-monnaie aussi l’usage de la bicyclette est avantageux pour se rendre au travail : environ 1000 euros d’économies par an pour un trajet quotidien de 5km aller/retour.

Vélotafeuse

Workalcoholic

Toujours mobilisés, les workalcoholics ne conçoivent pas de passer leurs vacances sans emporter un dossier à traiter. Connectés à leur smartphone ils ne ratent aucun mail professionnel. Des bourreaux de travail qui aimeraient souvent imposer leur rythme au reste de l’entreprise. De bons éléments pour les patrons, mais à force d’en faire trop ils mettent leur santé en danger. Une étude menée auprès d’un millier de personnes âgées de 25 à 30 ans révèle également que ceux qui travaillent 50 heures et plus par semaine ont 3 fois plus de risque de devenir alcoolique par exemple.

Générations X,Y Z

Les conflits de génération ont toujours existé. Aujourd’hui, dans l’entreprise ce sont les fameux Y qui affrontent leurs aînés : les X. Nés au début des années 80, les salariés de la génération Y sont souvent perçus comme individualistes et peu respectueux de la hiérarchie. Monique Dagnaud, directrice de recherche au CNRS, auteure notamment de Génération Y, les jeunes et les réseaux sociaux : de la dérision à la subversion, estime que ces jeunes souffrent surtout du contexte économique : ils « sont nés dans une période de crise, ils ont entendu leurs parents parler de la pression professionnelle et ils savent parfaitement que les entreprises sont soumises à des logiques économiques… » Si les entreprises réfléchissent de plus en plus à la meilleure manière de les intégrer et les fidéliser, elles devront bientôt faire face à l’arrivée de la génération Z. Moins individualistes que les Y selon les spécialistes, les Z ne sont pas non plus dupes du monde du travail. Il faudra apprendre à composer avec eux jusqu’à la prochaine génération.

Génération Y

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Rédigé par SYNDICAT CGT LOGISTIQUE CARREFOUR SUPPLY CHAIN

Publié dans #DROIT DU TRAVAIL, #Droit des salariés

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